Juan Benet : « J’écris quand je n’ai rien d’autre à faire »

J
[Cet article est paru originellement dans La Quinzaine Littéraire n° 507 du 16 avril 1988]

 

En 1961, un ingénieur des Travaux publics publiait un recueil de nouvelles à compte d’auteur : Nunca Ilegaras a nada (Un Bon à rien). Près de trente ans plus tard, ce même livre est édité par la compagnie d’aviation Iberia, et distribué, avec d’autres classiques espagnols, à ses passagers de première classe.

C’est qu’entre temps, un pays est né, Region, où Juan Benet a situé presque tous ses romans (Volveras a Region 1967, Una Meditacion, 1970, Un Viaje de invierno 1972, La Otra casa de Mazon, 1973, El Aire de un crimen 1980, Herrumbrosas lanzas 1983 et 1985…). Un pays qui, telle Yoknapatawpha — est-ce un hasard, si Juan Benet ressemble à ce point, physiquement, à Faulkner ? — est avant tout un nouveau continent littéraire : longtemps poursuivie dans la solitude et l’indifférence, son œuvre — avec celles de Rafael Sanchez Ferlosio, et de Luis Martin Santos disparu prématurément — domine, et de loin, le paysage romanesque espagnol. Portée par lberia, elle l’est aussi par les traducteurs : Benet est aujourd’hui en cours de publication en Europe de l’Est, en Scandinavie et aux Etats-Unis.

De Region, de sa géographie, et de sa curieuse durée (les deux demanderaient pour être pensés, la topologie plus que la géométrie euclidienne), les lecteurs français ont pu se faire une idée avec L’Air d’un crime (Minuit, 1987, traduit superbement, par Claude Murcia). Juan Benet nous éclaire ici sur ces rapports de Region avec l’Espagne.

Jean-Pierre Salgas. — Arrivant de France, où votre image est peu ou prou, Editions de Minuit oblige, celle d’un Beckett ou d’un Simon espagnol, on est surpris de découvrir que vous êtes ici un personnage public, très présent dans les journaux…

Juan Benet. — J’écris un article par mois, pas plus… Mais c’est vrai, c’est toute la différence entre l’homme de lettres français et l’homme de lettres espagnol : en France, les penseurs comme Foucault ou Derrida, occupent une grande place. L’Espagne est en retard, elle a, passez-moi la tautologie, une tradition littéraire très traditionnelle ! Quelque chose avait commencé de changer avec la génération de 98, qui s’est interrompu avec la Guerre Civile. Le roman, lui, a continué ; sous Franco même le roman antifranquiste était permis… les essais, non ! J’ai été formé depuis cinquante ans dans l’Espagne de Franco. Qui sont les penseurs espagnols ? Autant je suis convaincu qu’un romancier espagnol est à égalité avec n’importe quel romancier français, anglais ou allemand, autant je n’en suis pas convaincu pour les essayistes. C’est ce qui explique que tout en détestant la « littérature engagée », j’intervienne dans la presse.

J.-P. S. — Autre surprise : l’abondance de votre œuvre. Un livre par an depuis vingt-cinq ans…

J. B. — Ce n’est pas bien difficile. Un ingénieur comme moi a beaucoup de temps libre. Je n’ai pas de système, d’emploi du temps, j’écris quand je n’ai rien d’autre à faire. La machine est là. Un whisky, et j’y vais… J’ai commencé dans les années 50, quand je construisais un barrage dans le Leon. A 7 heures du soir, j’étais disponible, je pouvais jouer aux dominos avec mes copains… ou lire… Je me couche vers quatre heures du matin. Vous savez, j’écris pour m’amuser. C’est d’ailleurs pour ça que mes romans manquent d’une véritable intrigue. Je n’ai pas envie de m’embêter à résoudre des problèmes littéraires. Alors je les résous de la façon la plus simple en laissant de côté la solution. Je pratique là une politique franquiste, une politique de procrastination… Sartre disait que Faulkner était un écrivain infidèle envers son lecteur. Je crois que je suis un écrivain infidèle, par paresse… et par plaisir.

J.-P. S. — Vous avez le sentiment que vous ne seriez pas devenu écrivain, si vous n’aviez pas été ingénieur ?

J. B. — Je crois que si… Ce qui est en tous cas certain, c’est que je savais que, dans le climat littéraire de l’Espagne d’alors, il était impossible d’éditer un roman comme Volveras a Region. La situation était très confortable. J’étais tellement sûr qu’il ne pouvait pas paraître que je l’ai écrit quatre fois : je me souviens même que j’avais envoyé la première mouture à Julien Gracq que j’admirais beaucoup. J’ai encore la réponse très aimable de José Corti. Une autre fois, je l’ai fait parvenir à Carlos Barral, qui avait commencé à ouvrir la littérature espagnole sur le monde, qui publiait le Nouveau Roman etc. — aucun autre éditeur n’a joué un tel rôle. J’ai reçu une lettre de refus d’une secrétaire qui me reprochait le manque de dialogues. J’ai donc enlevé, à une exception, ceux qui restaient ! et j’ai commencé un autre livre. Finalement, Volveras, a fini, grâce à un ami, par être pris par un éditeur de Barcelone, Una Meditacion, le livre suivant a obtenu le prix Biblioteca breve qui était alors le prix « moderne » par excellence. Ensuite, je n’ai plus jamais eu de problème pour être édité. Cela dit, avant l’Air d’un crime, je n’ai jamais gagné une peseta avec mes livres. L’Air d’un crime est un roman plus « commercial », plus facile, une commande de l’éditeur qui donne le prix Planeta. Un film va même en être tiré…

J.-P. S. — Restons dans les années 60. Comment voyiez-vous plus précisément le climat littéraire d’alors, lors de votre entrée dans la littérature espagnole ?

J. B. — Je ne suis pas entré, je suis sorti, j’avais la sensation d’un vide immense. Personne ici n’avait réagi à Proust, Kafka, Joyce, Faulkner… Tout le monde continuait à écrire comme au dix-neuvième siècle. Pour tout vous dire, j’ai très peu de goût pour la littérature espagnole. Dans mon deuxième livre, L’Inspiration et le style (juste avant Volveras), j’ai tenté d’expliquer pourquoi, après Cervantes — malgré des exceptions — le style de la littérature espagnole s’était déformé. Le grand style finit avec Cervantes. Ensuite les écrivains, même Quevedo, n’écrivent plus que pour dérober la réalité. Est-ce dû à l’aventure américaine ou à l’aventure européenne, la réalité ne plait plus aux Espagnols. Il n’y a pas ici un écrivain enraciné dans la société comme le sont les Français d’avant les Lumières — je hais les Lumières, Voltaire surtout, tous ces calembours… — un Montesquieu par exemple. Ou, plus tard, un Tocqueville ou un Joseph de Maistre.

J.-P. S. — « Je suis sorti», dites-vous. N’est-ce pas pour mieux rentrer ? Les trois quarts de vos livres se passent à Region qui est une métaphore de l’Espagne.

J. B. — Ce n’était pas mon intention au départ. Je ne voulais pas faire comme Faulkner ou Garcia Marquez. Simplement, je voulais raconter ce que je voyais dans cette campagne du Nord-Ouest de l’Espagne où je travaillais. Cet endroit si pauvre, si damné, sans espérance ni désespérance, neutre, sans horizon. Il n’y avait pas de routes, pas d’électricité, pas de camions, pas de machines, tout se faisait à la main, avec des mules et des pelles… Et la blessure de la Guerre Civile était toujours à vif : à quelques kilomètres de là, un tunnel était creusé par des prisonniers de guerre. En 1953, le pays était plein d’exilés intérieurs. Il était impossible de dire tout ça en reprenant les noms des villages ou des fleuves. Voilà la vraie raison de Region. Et puis, si vous êtes l’inventeur d’une région, vous en êtes le seul propriétaire, il n’y a personne pour vous dire : le fleuve coule dans l’autre sens…

J.-P. S. — Vous avez même fini par dresser la carte de votre territoire.

J. B. — Très tardivement. Pour les besoins d’un gros roman que je suis en train d’écrire sur la Guerre Civile. Depuis toujours, j’étais mécontent de la façon dont on a écrit sur la Guerre Civile : il n’y a que deux types de romans sur le sujet, soit le roman pathétique et patriotique sans intérêt littéraire, soit des livres où la guerre ne fonctionne que comme toile de fond pour un conflit humain. La véritable histoire militaire n’est jamais racontée. Alors j’ai préparé une bibliothèque de mille titres à la campagne pour faire une histoire militaire de la Guerre Civile… Et puis un jour, j’ai compris que c’était au-dessus de mes forces. Herrumbrosas lanzas est né des débris de ce projet. Il s’agit d’un roman exclusivement militaire — vous savez, autant je déteste la littérature érotique, autant j’aime la littérature « bellique » elle, au moins n’est jamais répétitive — où je décris avec beaucoup de détails des opérations militaires imaginaires. J’ai essayé de retrouver le ton des écrivains espagnols de la Conquête, qui étaient des écrivains-soldats, la cadence des vieilles chroniques très différente de celles de leurs contemporains de Tolède ou Séville. Il y a des pages et des pages, par exemple, consacrées à une offensive républicaine condamnée au désastre. Le détail compte plus que l’ensemble. Tellement plus, que, malgré ma carte de Region, je ne sais plus trop aujourd’hui où j’en suis. Je ne sais pas si je pourrai finir le quatrième volume.

J.-P. S. — Que signifie Herrumbrosas lanzas ?

J. B. — Lances rouillées, oxydées. C’est le début d’un poème de Miguel Hernandez à la mémoire de Lorca : « la mort viendra avec des lances rouillées ». On m’a signalé après la parution, que chez Hernandez lui-même, l’expression venait de Quevedo mais je l’ignorais…A vrai dire Herrumbrosas lanzas n’est pas un roman. D’ailleurs très rares sont les romans qui parlent d’un fait historique de premier ordre. Guerre et Paix ? Je n’aime pas Guerre et Paix. Sinon, regardez les grands livres, ils partent de presque rien, Madame Bovary, Le Château, Lumière d’août… Actuellement, encore plus, les romans européens ne traitent que de l’âme humaine et des petits objets qui l’entourent, à commencer par les femmes. Mais la guerre, c’est une chose très matérielle, c’est l’obus, la tranchée, la boue, le cadavre, ce n’est pas très romanesque, on est plus près des sciences naturelles.

J.-P. S. — Ou du travail de l’ingénieur qui est une sorte d’officier du génie.

J. B. — Si on veut. Il est certain que j’ai écrit dans ma vie plus de pages techniques que de pages littéraires. Je fais bien quarante pages sur le béton par semaine.

La société espagnole est jeune. Personne n’a connu la Guerre Civile. Elle ne passionne plus que les historiens ou quelques cadavres politiques.

J.-P. S. — Vous êtes né en 1927. Quel rôle la Guerre Civile a-t-elle joué dans votre vie ?

J. B. — Nous habitions Madrid au début de la guerre : mon père qui était avocat, et qui travaillait pour des industriels du Nord a été fusillé par les Républicains. Ce fut une sombre histoire, probablement une vengeance sans grande signification politique. Pour cette raison, en septembre 1937, nous sommes partis avec ma mère pour la Turquie. Mais le bateau s’est arrêté en Sicile et nous sommes revenus par la France du côté franquiste, à Saint-Sébastien. Ce qui fait qu’enfant, j’ai vu la guerre des deux côtés. A quelques semaines de distance, j’ai défilé du côté des pionniers rouges, et avec les chemises bleues. J’ai aussi beaucoup de souvenirs : les bombardements, l’incendie de la Cité Universitaire… Mais mon intérêt date des années 50 quand sont arrivées ici les premières histoires sérieuses écrites par des Anglais ou des Français. Avant, nous n’avions que le récit des « croisades » franquistes. N’oubliez pas que le franquisme ne fut pas la fin de la guerre, mais plutôt sa poursuite par d’autres moyens, sa transsubstantiation. Quarante ans de trêve, pas de paix. Ou de victoire. Vers la fin, nous avons eu les livres des exilés. Mais jamais d’histoire espagnole de la Guerre Civile. Même maintenant, on ne dispose que d’articles historiographiques, sur des points de détail. Il y a des bibliothèques et des instituts à Salamanque, Montserrat ou Barcelone, mais toujours pas de musée. J’ai proposé un jour qu’on en fasse un à Belchite. Belchite est un village de 3 000 habitants au Sud de Saragosse qui a été détruit en août 1937. Depuis cette date personne n’y est retourné, eh bien, les lieux sont restés en l’état. Je pense que c’est un cas unique au monde. Oradour est devenu un musée. A Belchite, on voit encore une voiture d’enfant sur les ruines de l’église, la plaque du dentiste… Pas un rat qui y vive, pas un oiseau qui s’y pose… rien.

J.-P. S. — La guerre civile n’est pas finie, si ce passé-là n’est pas nommé.

J. B. — Si, je crois tout de même qu’elle l’est. Car la société espagnole est jeune. Personne n’a connu la guerre. Elle ne passionne plus que les historiens ou quelques cadavres politiques… Un peu comme la Révolution française : elle a beau être bien finie, les polémiques continuent ! A ce propos, j’ai demandé à ma traductrice, Claude Murcia, de me procurer toute une documentation sur la mort de Louis XVI. J’ai le projet lointain de faire un petit livre qui examinerait les narrations de l’événement, tellement lointaines les unes des autres. Il n’y a pas de vérité historique, il y a seulement une vérité littéraire.

J.-P. S. — Laquelle ne peut qu’échapper! Si je me fie à l’Air d’un crime, vos romans sont construits comme des puzzles qui jamais n’arriveraient à se clore. A chaque fois que le lecteur a le sentiment d’avoir en main la pièce ultime, il se rend compte que pour la faire coïncider avec les autres, il doit en ôter d’autres, et le jeu recommence.

J. B. — Encore une fois L’Air d’un crime est un roman « commercial » : j’ai fait des concessions en introduisant des pièges dans l’intrigue pour créer le suspense. Mais pour moi, le suspense est dans la phrase, le paragraphe, la métaphore… pas dans le roman. Mes autres livres contiennent infiniment plus d’énigmes qui restent bien sûr sans solution. De ce point de vue, la langue espagnole est très utile : si je dis « sa maison », impossible de déduire si la maison est à lui ou à elle. On ne sait jamais qui est l’amant de cette femme, la victime de cet homme, la fille de ce Monsieur. L’Air d’un crime est le seul livre où mes personnages ont un nom, et un seul. Dans les autres, il est difficile de savoir qui est qui. C’est pour cela que personne ne me lit.

J.-P. S. — Comment travaillez-vous ? J’imagine que vous multipliez les plans et les schémas pour vous y retrouver.

J. B. — Non, ça ne m’amuserait pas beaucoup. Ce qui m’amuse est de poser des énigmes et de ne les résoudre que dans une certaine mesure. Pour parler peinture, disons que j’aime jouer avec les ombres. Il y a dans mes livres des lumières et des ombres… A ce propos, j’ai une fois tenté une expérience : écrire un livre entier sans jamais me relire sur un rouleau de papier. C’est Una Meditacion. Mes amis le tiennent pour mon meilleur livre. Je voulais enregistrer, il s’agit d’un interminable monologue, les défaillances de la mémoire. Je me suis tout de même relu à la fin.

J.-P. S. — Vous décrivez votre œuvre comme un divertissement constant. J’ai peine à croire que cela soit si simple…

J. B. — Un seul livre m’a coûté un effort monstrueux. Saul ante Samuel : il s’agit, à travers l’histoire de deux frères dans la Guerre Civile d’une confrontation entre pouvoir politique et pouvoir religieux. J’ai mis huit ans pour faire quatre cent cinquante pages, si difficiles que lorsque pour une réédition j’ai récemment dû les relire, je n’y suis pas parvenu ! Mais pour me distraire, je composais simultanément un autre livre : En el estado, une chronique où je parodiais mes auteurs favoris. Chaque page contient une référence littéraire, mais le lecteur peut très bien ne pas la voir et s’occuper uniquement de l’intrigue : on suit trois personnages durant trois jours dans une auberge, et les rencontres bizarres qu’ils font. Un exemple : on y trouve une femme qui, après six orgasmes, hésite à faire une septième fois l’amour, car elle déteste l’heptagone autant que l’hexagone…

J.-P. S. — Vos auteurs favoris. Question bateau : Quels livres emporteriez-vous sur une île déserte ?

J. B. — Tout dépend de la puissance du cargo. Disons Don Quichotte, Les Annales de Tacite, et peut-être d’autres historiens latins, Montesquieu, l’Esprit des lois et les Lettres persanes, Proust, Céline, de façon générale beaucoup de Français, mais ni Balzac, ni Stendhal, ni Zola, ni Sade, Herzen, Tchekhov, Tourgueniev, Dickens… Surtout pas Goethe qui doit être l’écrivain classique le plus idiot de l’Europe… Faulkner : je ne crois pas aux « influences », mais je dois reconnaitre que je n’aurais jamais écrit si je n’avais pas lu Faulkner.

J.-P. S. — Et parmi les vivants de qui vous sentez-vous proche ? A votre propos, on cite le Nouveau Roman français ou les Latino-Américains…

J. B. — Dans le Nouveau Roman, seul Robbe-Grillet m’intéresse vraiment, et pourtant, je vous l’ai dit, je ne supporte pas l’érotisme littéraire. Mais j’aime surtout les penseurs français et Roger Caillois plus que tous. Avec les Latino-Américains, je ne vois pas le rapport. On nous dit que ce sont de grands paysagistes. Or, chez Gracia Marquez ou Vargas Llosa je ne perçois pas le paysage, je ne vois que des phrases simples et des caricatures de personnages. Il n’y a qu’Alejo Carpentier… Je préfère les Américains du Nord comme John Gardner ou William Gass. Mais, à bien réfléchir, je pense que c’est Thomas Bernhard l’écrivain vivant qui m’importe le plus aujourd’hui.

J.-P. S. — Aucun Espagnol ?

J. B. — Il y a une différence entre ce qu’on écrit maintenant et la situation que j’ai connue dans ma jeunesse. Je n’ose dire que c’est grâce à moi. Les jeunes écrivains de ma génération étaient provinciaux, « costumbristes » même. Aujourd’hui, il y a un certain cosmopolitisme. Aucun ancien ne m’intéresse donc, ni Delibes, ni Dela, ni Torrente… Il n’y a que Ferlosio qui est tout simplement le meilleur écrivain espagnol.

J.-P. S. — Et du côté des jeunes ?

J. B. — Je suis avec intérêt Eduardo Mendoza — La Ciudad de los prodigios est peut-être le roman espagnol le plus amusant du siècle. Alvaro Pombo, Javier Marias, Juan Jose Millas, Jose Maria Merino, Jose Maria Guelbenzu… Il y en a d’autres, mais je trouve qu’ils ne s’amusent pas assez en écrivant. Parce qu’ils veulent devenir des « écrivains », de « grandes figures intellectuelles espagnoles ». Alors ils se forcent à écrire un peu chaque jour, le regard fixé sur la situation de « l’auteur ». Ils oublient que le livre est plus important que l’auteur.

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